Le fonctionnement des organisations sportives est régi par un ensemble complexe de règles et de normes. Lorsque leur portée contraignante s’avère limitée, les approches en termes d’ineffectivité insistent sur la méconnaissance de ce cadre réglementaire, ses contradictions internes, ses interprétations plurielles ou encore les contournements auxquels s’adonnent les acteurs. Privilégiant la subsidiarité entre droit et sociologie, une vision constructiviste de la régulation permet de saisir le jeu qui s’opère sur, avec et autour de la règle, au terme de négociations et de compromis. Les illustrations proviennent de travaux de sociologie des organisations menés au sein de clubs professionnels de football, auprès de gestionnaires d’équipements ou d’organisateurs d’événements. Dans bien des cas, la règle, point de départ pour l’action, déclenche des appropriations s’avérant créatrices d’espaces de liberté. Un travers menace cependant les recherches en sociologie des organisations lorsque, sacralisant les marges de manœuvre, elles tendent à oublier l’effet de canalisation que produisent aussi les règles.