Les plans nationaux liés à la santé accordent depuis les années 2000, une place grandissante aux Activités Physiques et Sportives (APS), l'un d'eux leur étant entièrement dédié. Ils ont également rendu possible leur inscription dans la loi de modernisation du système de santé. Cette utilisation nouvelle du sport par les pouvoirs publics participe à une reconfiguration du champ sportif, en modifiant ses frontières, ce qui n'est pas sans effet sur le positionnement du chercheur en sciences sociales. Comment ne pas analyser désormais les APS au cœur des ingénieries de gouvernement, en tant qu'outil privilégié de nouvelles biopolitiques en cours de construction ?Pour envisager la compréhension de cette transformation du sport, nous proposons une analyse socio-historique qui se construit à l'aide des méthodes classiques de l'analyse des politiques publiques. L'exploration en termes de réseau et la cartographie des acteurs permettent de comprendre un espace complexe où les luttes internes se multiplient. Nous nous intéressons particulièrement aux groupes qui émergent ou qui se reconfigurent pour obtenir une position hégémonique dans le champ, en tentant d'influencer les décisions institutionnelles : médecins du sport, kinés et professionnels de l'APA notamment. L'objet est à la croisée des champs et sera abordé au regard de la sociologie politique et de la sociologie du sport, afin d'analyser les APS en tant que nouvelle catégorie d'action publique.