L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit le bruit environnemental comme le bruit émis par toutes les sources, à l’exception de celles en milieu de travail. Il inclut donc le bruit provenant des transports (routiers, ferroviaires et aériens), celui émis par des industries, des commerces, des chantiers de construction, et des activités de loisirs, ainsi que le bruit provenant de l’intérieur des logements et du voisinage. Le bruit environnemental représente un problème majeur pour la santé publique puisque, selon l’OMS, il constitue le deuxième facteur de risque environnemental le plus important en termes de morbidité en Europe, derrière la pollution de l’air. En Europe occidentale, plus d’un million d’années de vie vécues avec de l’incapacité sont ainsi comptabilisées chaque année à cause du bruit des transports (WHO, 2011). Généralement, les effets sanitaires du bruit sont scindés en deux catégories en distinguant les atteintes au système auditif des autres types d’effets : - les effets auditifs, conséquences d’une exposition brève à des niveaux très élevés ou d’une exposition prolongée à des niveaux élevés de bruit (généralement rencontrés en milieu professionnel ou lors d’activités de loisirs) ; - les effets extra-auditifs qui se manifestent lors d’expositions chroniques ou répétées à des niveaux sonores plus faibles. Cette approche délaisse toutefois la vision globale des multiples effets, de plus en plus documentés, associés au bruit environnemental, et ne considère pas certains effets positifs associés à des environnements sonores favorables ou sains. L’ensemble de ces effets sera couvert dans ce chapitre où nous traiterons principalement des conséquences sur la santé du bruit des transports, domaine qui a fait l’objet de la majeure partie des études scientifiques publiées sur le sujet et dont les effets sont davantage avérés. La connaissance des conséquences d’une exposition à plusieurs autres sources de bruit (éoliennes, voisinage, activités industrielles ou commerciales, et multi-exposition à plusieurs sources), même si elle s’améliore, mérite davantage de recherche.